La situation des droits de l’homme continue de se détériorer gravement au Vietnam ; la population ne bénéficie pas des droits de l’homme les plus fondamentaux ; le gouvernement continue d’utiliser certains articles du code pénal dans le seul but d’appréhender et d’interner les personnes exprimant des opinions non conformes aux lignes politiques préconisées (1).

Tels sont les propos tenus à Bangkok, le 21 janvier 2014, par le représentant de l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW), lors de la présentation du rapport annuel de son organisation sur l’état des droits de l’homme dans le monde (2).

Il a souligné en particulier que le Vietnam devançait désormais la Birmanie pour le nombre de prisonniers politiques, qui, a-t-il ajouté, est sans doute le plus élevé de tous les pays de l’Asie du Sud-Est.

Il a par la suite fait connaître les estimations de l’association humanitaire en ce domaine. Les prisons vietnamiennes hébergent, selon lui, entre 150 et 200 personnes, arrêtées pour avoir mené des activités ou tenu des propos en faveur des droits de la population. Le rapport dresse également la liste de 63 personnes arrêtées pour ces motifs en 2013.

Le rapport de l’organisation souligne encore que le Vietnam ne possède pas d’institutions judiciaires indépendantes et que les sentences portées contre les dissidents ne tiennent compte que des intérêts du Parti, de l’État et du gouvernement.

HRW relève encore que les droits au rassemblement, à la liberté d’expression et à la liberté religieuse ne sont toujours pas respectés. La population n’est pas autorisée à organiser librement les manifestations ou à participer à des débats d'opinion. Les blogueurs sont arrêtés et poursuivis en justice. Pour faire taire les plus ardents d’entre eux, on utilise même des articles de la législation réprimant les fraudes fiscales.

De très nombreux cas concrets ont été cités : le procès de l’avocat Lê Quôc Quân, les affaires des blogueurs Truong Duy Nhât, les arrestations et les condamnations infligées par le tribunal du Nghê An à 14 jeunes catholiques, ou encore la répression exercée par les autorités gouvernementales contre le caodaïsme, le bouddhisme Hoa Hao, le bouddhisme unifié, ainsi que différentes confessions protestantes des hauts plateaux du Centre Vietnam.

Le rapport commente également l’adoption par l’Assemblée nationale, au mois de novembre dernier, d’une nouvelle constitution amendée. Bien que celle-ci affirme la souveraineté du peuple, elle comporte cependant nombreuses failles et ne garantit pas les droits de l'homme les plus élémentaires.

(1) cf Radio free Asia, 21 janvier 2014
(2) Dans le rapport annuel 2014, on trouvera le chapitre sur le Vietnam à l’adresse : http://www.hrw.org/world-report/2014/country-chapters/vietnam?page=2

(Source: Eglises d'Asie, le 22 janvier 2014)